Couvre-feu : ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas à partir de samedi

Le gouvernement renforce une nouvelle fois les mesures de lutte contre l'épidémie de Covid-19, en instaurant un couvre-feu dans les villes où ce dernier progresse le plus vite. Le Premier ministre Jean Castex a précisé ce jeudi la portée de ces interdictions.

Par Les Echos
Publié le 15 oct. 2020 à 14:52Mis à jour le 15 oct. 2020 à 19:20

Après l'annonce par Emmanuel Macron d'un couvre-feu , qui sera instauré dans les villes les plus touchées par l'épidémie de coronavirus à partir du samedi 17 octobre, le Premier ministre Jean Castex a précisé la portée de cette mesure sans précédent.

Passage en revue de ce qu'on aura encore le droit de faire, ou non.

Au bureau

Le télétravail reste encouragé et non obligatoire pour les entreprises. Dans son intervention télévisée mardi soir, Emmanuel Macron a préconisé « deux à trois jours de télétravail par semaine » dans les entreprises où c'est possible, pour « réduire un peu la pression collective ». « Il faut que ce soit aussi négocié dans les branches et au plus près dans l'entreprise », a insisté le chef de l'Etat.

La ministre du travail, Elisabeth Borne, a demandé ce jeudi aux entreprises « de fixer un nombre de jours minimal de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent et également d'étaler les horaires d'arrivée ».

Les personnes qui se rendent au travail ou en reviennent, mais aussi celles qui font valoir un impératif de santé, doivent rendre visite à un proche en situation de dépendance ou promener leur animal de compagnie pourront circuler pendant le couvre-feux, à condition de se munir d'une attestation.

Cette dernière « vaut pour une heure quand les déplacements n'auraient pas de lien avec le travail », a précisé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Pour les personnes travaillant, « un justificatif de l'entreprise ou une carte professionnelle » sera nécessaire en plus de l'attestation, a-t-il ajouté.

Dans les transports

Les transports en commun ne sont pas directement concernés par le couvre-feu. « Il n'y aura pas de restrictions des transports », a déclaré Emmanuel Macron mercredi soir, car « il y a des gens qui continueront à travailler la nuit, ou en soirée, ou le matin tôt ». Par ailleurs, « nous n'avons pas décidé de réduire les déplacements entre les régions », a précisé le président de la République.

Parmi les raisons de déroger au couvre-feu, le Premier ministre a évoqué la possibilité de prendre un train ou un avion après 21 heures ou avant 6 heures, à condition de pouvoir le justifier avec un billet.

En famille ou entre amis

Le couvre-feu vise avant tout « les rassemblements privés, parfois festifs, qui sont aujourd'hui une source importante, si ce n'est majeure, de contamination », a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ce jeudi sur Franceinfo. La veille, le chef de l'Etat avait préconisé de limiter le nombre de convives à six personnes maximum, sans que le gouvernement puisse l'imposer.

Le gouvernement a décidé d'interdire les fêtes privées sur tout le territoire. « Toutes les fêtes privées, comme les mariages ou les soirées étudiantes qui se tiennent dans des salles des fêtes, dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites », a déclaré ce jeudi Jean Castex.

Dans les bars et les restaurants

Le couvre-feu oblige de facto les bars, cafés et restaurants à fermer leurs portes à 21 heures. Les fédérations professionnelles de l'hôtellerie-restauration ont aussitôt dénoncé une « fermeture déguisée », dans un communiqué publié mercredi soir.

« Le chômage partiel à plein, c'est-à-dire 100 % pour l'employeur, va être réactivé pour tous ces secteurs : hôtellerie, cafés, restaurants, tourisme, événementiel, culture, sport », a précisé le président de la République, anticipant ces inquiétudes.

Dans les villes où un couvre-feu a été instauré, les bars devront rester fermer pendant la journée, tout comme les salles de sport. Partout ailleurs sur le territoire français, les restaurateurs devront appliquer le protocole renforcé  : le nombre de personnes par table sera limité à six et les clients devront donner leurs données personnelles pour qu'on puisse retrouver les cas contacts.

Le Premier ministre Jean Castex a néanmoins précisé que certains établissements - dont les restaurants qui font de la vente à emporter - pourraient rester ouverts après 21 heures. « Il s'agit des établissements de santé et médico-sociaux, des structures d'accueil des plus précaires, des hôtels, des restaurants en faisant la livraison à domicile et des établissements publics qui assurent un service en soirée et la nuit ».

Dans les théâtres et cinémas

Les théâtres et les cinémas, déjà durement touchés par les mesures anti-Covid, devront eux aussi fermer à 21 heures. Emmanuel Macron a déclaré mercredi soir que le gouvernement chercherait à aider ces derniers à accueillir du public plus tôt dans la journée.

Dans les commerces

Le Premier ministre n'a pas donné beaucoup de précisions sur les commerces. Seule indication à ce stade : le nombre de visiteurs ou de clients devra être régulé dans les « lieux où on circule debout » - tels que les musées ou les centres commerciaux - pour ne pas dépasser une personne pour quatre mètres carrés.